Photobiomodulation : avancées dans le traitement de la dégénérescence rétinienne
- giovannidicosmo
- 5 avr.
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Comprendre les derniers développements
La dégénérescence rétinienne englobe un groupe de maladies évolutives, dont la dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA), la rétinite pigmentaire (RP) et la rétinopathie diabétique (RD), qui entraînent une déficience visuelle et la cécité. Les traitements traditionnels, tels que les traitements anti-VEGF et les implants rétiniens, ont démontré leur efficacité, mais restent limités pour inverser les dommages cellulaires. Les progrès récents de la photobiomodulation (PBM) , une photothérapie non invasive, offrent une alternative thérapeutique prometteuse pour la dégénérescence rétinienne en modulant les processus cellulaires afin de favoriser la neuroprotection et la régénération.
Comprendre la photobiomodulation
La photobiomodulation (PBM) consiste à appliquer une lumière de faible intensité, généralement dans le spectre du rouge au proche infrarouge (600-1 000 nm), afin de stimuler l'activité cellulaire et d'améliorer la fonction mitochondriale. La PBM a été largement étudiée pour ses effets sur la cicatrisation des plaies, la neuroprotection et ses propriétés anti-inflammatoires. Au niveau de la rétine, on pense que la PBM améliore le métabolisme cellulaire, réduit le stress oxydatif et module les voies inflammatoires, atténuant ainsi la dégénérescence rétinienne.
Mécanisme d'action
La PBM cible principalement les mitochondries, les organites producteurs d'énergie au sein des cellules. Le mécanisme clé implique l'absorption de photons par la cytochrome c oxydase (COX) , une enzyme essentielle de la chaîne de transport d'électrons mitochondriale. Cette interaction conduit à :
Production d’ATP améliorée : des niveaux d’ATP accrus fournissent l’énergie essentielle au fonctionnement et à la survie des cellules rétiniennes.
Réduction du stress oxydatif : le PBM régule à la hausse les défenses antioxydantes et réduit les niveaux d'espèces réactives de l'oxygène (ROS).
Effets anti-inflammatoires : Le PBM module les cytokines pro-inflammatoires et active les mécanismes de réparation cellulaire.
Neuroprotection et survie cellulaire : Il favorise les facteurs neurotrophiques, tels que le facteur neurotrophique dérivé du cerveau (BDNF), qui soutiennent les cellules ganglionnaires rétiniennes et les photorécepteurs.

Applications cliniques de la PBM dans les maladies rétiniennes
1. Dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA)
La DMLA est l'une des principales causes de cécité chez les personnes âgées. Des études ont démontré que la PBM peut améliorer l'acuité visuelle et la sensibilité aux contrastes chez les patients atteints de DMLA précoce à intermédiaire. La PBM réduit les dépôts de drusen, le stress oxydatif et l'inflammation, ralentissant ainsi la progression de la maladie.
2. Rétinite pigmentaire (RP)
La RP est une maladie génétique caractérisée par la perte progressive des photorécepteurs. Des modèles expérimentaux et des essais cliniques suggèrent que la PBM retarde l'apoptose des photorécepteurs, préserve la fonction rétinienne et améliore les paramètres visuels chez les patients atteints de RP.
3. Rétinopathie diabétique (RD)
La rétinopathie diabétique résulte de lésions rétiniennes induites par une hyperglycémie chronique. Il a été démontré que la PBM réduit l'œdème rétinien, l'inflammation et les fuites vasculaires, retardant potentiellement la progression de la maladie et améliorant la fonction visuelle chez les patients diabétiques.
Progrès récents et essais cliniques
Plusieurs essais cliniques ont exploré l’efficacité du PBM dans les maladies rétiniennes :
Essais LIGHTSITE I et II : Ces essais ont évalué la PBM chez les patients atteints de DMLA sèche et ont démontré des améliorations de la fonction visuelle et une réduction des drusen.
Étude sur la rétinite pigmentaire de Toronto : une étude pilote qui a signalé un ralentissement de la progression de la RP avec le traitement PBM .
Études sur la rétinopathie diabétique : des recherches en cours suggèrent le potentiel du PBM dans la réduction de l'œdème maculaire et l'amélioration du flux sanguin rétinien chez les patients atteints de RD.
Défis et orientations futures
Bien que la PBM soit prometteuse, des défis subsistent, notamment :
Dosage optimal et longueurs d'onde : Déterminer les paramètres précis pour une efficacité maximale sans effets indésirables.
Sécurité et efficacité à long terme : davantage d’études longitudinales sont nécessaires pour évaluer les bénéfices durables.
Normalisation des protocoles de traitement : la variabilité des dispositifs et des protocoles PBM nécessite des directives standard pour une utilisation clinique.
Les recherches futures devraient se concentrer sur des essais cliniques à grande échelle, des thérapies combinées (PBM avec des approches pharmacologiques ou de thérapie génique) et des avancées dans les dispositifs PBM portables pour le traitement à domicile.
Conclusion
La photobiomodulation représente une avancée majeure dans le traitement de la dégénérescence rétinienne. Elle offre une stratégie neuroprotectrice non invasive pour améliorer la fonction visuelle et ralentir la progression de la maladie. La poursuite des recherches et la validation clinique permettront de déterminer son application à grande échelle, et de révolutionner potentiellement la prise en charge des maladies rétiniennes dans les années à venir.